mercredi 3 mai 2006

Stéganographie pour les nuls: Georges Sand et Alfred de Musset

La stéganographie, c'est l'art de cacher un message à l'intérieur d'un autre.


Dans l'Antiquité, on écrivait sur le crâne rasé du messager et on le laissait partir une fois les cheveux repoussés: il fallait avoir le temps.


Tout est bien expliqué dans cet article de Wikipédia.


Il a surtout le mérite de nous ressortir la correspondance (sans doute apocryphe) entre Georges Sand et Alfred de Musset, exemple fameux de stéganographie:


 



De Georges Sand à Alfred de Musset:  


Je suis très émue de vous dire que j'ai

bien compris, l'autre jour, que vous avez


toujours une envie folle de me faire


danser. Je garde un souvenir de votre


baiser et je voudrais que ce soit


là une preuve que je puisse être aimée


par vous. Je suis prête à vous montrer mon


affection toute désintéressée et sans cal-


cul. Si vous voulez me voir ainsi


dévoiler, sans aucun artifice mon âme


toute nue, daignez donc me faire une visite.


Et nous causerons en amis et en chemin.


Je vous prouverai que je suis la femme


sincère capable de vous offrir l'affection


la plus profonde et la plus étroite


amitié, en un mot, la meilleure amie


que vous puissiez rêver. Puisque votre


âme est libre, alors que l'abandon où je


vis est bien long, bien dur et bien souvent


pénible, ami très cher, j'ai le cœur


gros, accourez vite et venez me le


faire oublier. À l'amour, je veux me sou-


mettre entièrement.



Réponse d'Alfred



Quand je vous jure, hélas, un éternel hommage


Voulez-vous qu'un instant je change de langage


Que ne puis-je, avec vous, goûter le vrai bonheur


Je vous aime, ô ma belle, et ma plume en délire


Couche sur le papier ce que je n'ose dire


Avec soin, de mes vers, lisez le premier mot


Vous saurez quel remède apporter à mes maux.


Et conlusion de Georges:


Cette grande faveur que votre ardeur réclame

Nuit peut-être à l'honneur mais répond à ma flamme.   



PS: solution du premier texte, pour ceux qui ne le savent pas encore: on lit une phrase sur deux...

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