Oui, le journalisme est mort, y’a pas photo !
Si c’est pas aujourd’hui, c’est demain.
D’abord, plus personne n’a les moyens de se payer des journalistes salariés. Même pas chers, c'est trop cher, 9 semaines de vacances, et trop risqué, ça se rebiffe pour un rien.
Résultat: les quotidiens sont pris à la gorge, les radios dégraissent, les télés aussi et le web n’en veut pas, il préfère des « modérateurs ».
La tentation de l'impossible René Magritte |
Edouard de Rothschild, improbable sauveur de Libé, n’a vraiment rien compris. Mais c’est normal, quand on vit dans un monde doré, on n’a plus d’idées, on n’a que des préjugés.
Ensuite, les lecteurs n’ont plus envie de lire (voir, entendre) des « articles de journalistes ». Cela fait trop longtemps qu’ils les trouvent chiants, partisans, égocentriques et surtout sans aspérité, ronronnants, moutonniers ou au contraire déviants, bourrés d’erreurs, voire mensongers.
Tous les PPDA-like, blancs ou noirs, ont beau sourire et plaire, ils sont comme le tableau d’Oscar Wilde, haleine fraîche dehors, tout pourris en dedans.
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Les gens veulent de l’info, oui, mais rapide, réactive, riche, variée ; ils veulent rebondir dessus, partager leur vision.
Le journalisme en tant que média prioritaire qui donne du sens à la vie et explique le monde est mort.
Les gens veulent toujours comprendre, bien sûr - ne pas comprendre, c'est mourir à petit feu - mais autrement : plus vite, plus court, plus imagé, moins solennel, moins donneur de leçon.
Les gens, faut pas les prendre pour des cons, ce que font des tas de journalistes, particulièrement à la télé – il suffit de les écouter parler entre eux de leur public - . Il faut les prendre pour ce qu’ils sont : des gens qui bougent dans un monde qui bouge et qui veulent en rester acteurs.
Bientôt, très bientôt, il n’y aura plus de journalistes salariés. Les seuls journalistes qui resteront sur le marché seront des pigistes, une sorte d’artistes de l’enquête et de l’investigation, intermittents du stylo, du micro ou de la caméra, que tel producteur se paiera de temps en temps, comme un marquis se paye sa danseuse, lorsqu’il voudra faire mousser son programme.
Les autres se seront transformés en producteurs de contenu à la demande, principalement sur le web et en modérateurs de sites et de forums plus ou moins spécialisés.
Mais dans ces jobs-là, ils seront concurrencés par des tas de gens, jeunes et branchés, encore plus rapides et plus compétents qu’eux, moins à cheval sur une soi-disant éthique – qui n’a jamais empêché les dérapages - et qui préfèrent le principe de l’info circulaire action-réaction à celui de l’info linéaire enquête-lecture.
Comme disent les anglo-saxons on passe du top-down au me too , celui de « moi aussi je veux en être » et non pas celui de « je suis comme les
autres » !
Voilà, c’est comme cela, c’est tout, pas la peine de pleurer.
Ca peut même être marrant, ce spectacle, ce désordre créatif, nouveau monde de l’info ! ... Bon d'accord, ce ne sera plus le même info. Mais, franchement, qui s'en préoccupe, à part quelques vieux crabes du journalisme qui se croient encore au temps de Mark Twain?...
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