[tiré d'une chronique à paraître dans un prochain magazine]
Avec un peu de bouteille, on se laisse moins griser par les slogans à la mode. S’il suffisait d’accoler « 2.0 » à toutes ses actions pour révolutionner son business, la vie d'entrepreneur serait formidable. Malheureusement, c’est un peu plus compliqué, à cause du syndrome Sarkozy : pas facile de passer pour un chantre de la rupture quand, toute sa vie, on a fait partie de l’establishment…
Pourtant, derrière ce vocable « 2.0 » - accolé d’abord à « web » et maintenant à « entreprise », si l’on suit les derniers travaux du professeur de Harvard, Andrew P. McAfee (tout un topo sur le 2.0, mais dans un article payant, 6 dollars, c'est drôle...) – on trouve des nouveautés en technologies de l’information, en management, en fonctionnement de groupes de travail et en stratégie marketing qui, ensemble, pourraient représenter une véritable phase de rupture. Ces phases-là sont suffisamment rares dans l’histoire de l’économie et du business pour essayer de ne pas les louper.
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Les technologies, vous les connaissez : ce sont les fils RSS, les blogs, les wikis, les gestionnaires de contenus dynamiques, les nouvelles formes de programmation de type Ajax, les descripteurs universels de documents XML, les réseaux peer to peer, les messageries de groupe… Bref, tout ce qui permet aujourd’hui de bâtir à moindre coût un système collaboratif de communication et d’échange.
Et le
bilan est clair : les groupes de projet qui se constituent sur ces bases-là obtiennent des résultats beaucoup plus vite qu’avec n’importe quelle méthode. Et le résultat obtenu, issu d’un lissage de multiples propositions, est probablement bien meilleur.
Ce n’est pas un miracle : ces outils, s’ils sont bien agencés, donnent simplement aux gens la possibilité, enfin, de participer de manière directe et constructive à l’amélioration de leurs méthodes de travail. Contrairement à certaines idées, la plupart des collaborateurs d’entreprise aiment plutôt voir les choses avancer de manière efficace et rapide plutôt que de traîner en longueur!
On passe, selon les termes de Andrew P. McAfee, de la communication par « canal » (typiquement la messagerie) à une communication par « plateforme » (typiquement
l’intranet ou le blog). En mode canal, il y un émetteur, un nombre fini de destinataires et un processus linéaire; en mode plateforme, il y a un groupe de validation, une visibilité illimitée et un processus circulaire.
La deuxième grande nouveauté de ces outils, c’est qu’ils donnent la possibilité de capturer non pas la connaissance enfouie dans la tête des collaborateurs et que tous les systèmes de KM (Knowledge Management) tentent en vain de modéliser depuis des années mais, plus prosaIquement, les pratiques et les résultats.
L'acronyme SLATES
McAfee résume sa vision Entreprise 2.0 dans
un acronyme, SLATES, qui donne les six focntions de base : Search,
Links, Authoring, Tags, Extensions, Signals. Le système doit permettre de chercher (et de trouver !) des réponses à ses questions, d’affiner les liens web documentaires en fonction des centres d’intérêt de la communauté, de proposer à chacun d’être un auteur, d’organiser la taxinomie des infos selon le principe des tags, de proposer des extensions de type Amazon (« si vous avez aimez ce lien, vous aimerez sans doute aussi celui-là »), et de signaler les nouveautés. Quel beau cahier des charges !
--lire aussi débat et commentaires sur le blog de Andrew McAfee qui répond à Tom Davenport, chantre du KM--
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