(traduction libre de "8 keys technos", d'Accenture)
1. L'informatique dans les nuages
2. Les deux approches du SI : « normale » ou « allégée »
3. L’intelligence d’entreprise, au-delà de la business intelligence
4. L’accès continuel aux gens et au contenu
5. Le social computing
6. Le contenu généré par l’utilisateur
7. Industrialisation du développement logiciel
8. L'informatique durable (green computing)
tag technorati : technologies IT informatique media |
1. L'informatique dans les nuages
L’appellation poétique « cloud computing » qu’on a un peu de mal à
traduire en français par « l’informatique dans les nuages » résume
néanmoins la convergence de plusieurs domaines à évolution rapide :
virtualisation, architecture serveur, réseaux intelligents, SaaS
(Software as a Service), utility computing (qui veut dire à la fois
l’informatique vue comme une commodité et l’informatique à la demande),
RIA* .
Corrélées, ces évolutions permettent d’envisager des applications indépendamment de la localisation de l’unité de traitement.
SaaS évolue vers des plateformes complètes sur lesquelles des
développeurs de logiciels (ISV**) créent et déploient des applications,
comme ils le faisaient auparavant pour de simples PC.
Résultat : les entreprises peuvent choisir de confier une grande partie
de leur informatique (de l’infrastructure jusqu’aux logiciels et
services) à des tierces parties internet en fonction de leurs besoins.
Cette nouvelle organisation doit encore régler les problématiques de
respect des données personnelles, de sécurité ou encore d’intégration
dans le SI existant.
Mais elle va redessiner le rôle du service informatique et du DSI parce
qu’elle diminue le besoin de ressources informatiques internes.
2. Les deux approches du SI : « normale » ou « allégée »
En architecture logicielle, les vendeurs et les DSI optent de plus en
plus en faveur de solutions basées sur des standards, orientées
services, aussi bien pour la partie système que pour la partie
applicative.
Deux camps s’affrontent néanmoins :
- d’un côté, l’architecture SOA***, basée sur des standards de
services web (comme la fonction REST****), est bien adaptée à des
applications critiques qui exigent fiabilité et sécurité ;
- de l’autre, les mashups et les widgets forment une approche
allégée émergente pour du prototypage rapide et des applications
intégrant des données utilisateur.
Complémentaires, ces deux approches vont probablement coexister dans le
futur, même si les environnements MDE (Mashups Development Environment)
vont se développer très vite du fait de leur simplicité.
Résultat : on se dirige vers ce qu’Accenture appelle « The Application
Long Tail » le modèle applicatif de la longue traîne où une majorité
des besoins de niches demandées par des petites populations
d’utilisateurs sera couverte par ces ensembles juxtaposés d’outils
rapides à mettre en œuvre.
C’est une arme à double tranchant pour les DSI : d’un côté, ils peuvent
satisfaire très vite beaucoup d’utilisateurs, donc proposer une
innovation plus rapide et un meilleur alignement de l’informatique sur
les métiers et le business; de l’autre, il peut y avoir un risque de
perte d’efficacité à cause d’une informatique éclatée, voire chaotique.
3. L’intelligence d’entreprise, au-delà de la business intelligence
Avec de plus en plus de fonctions IT (infrastructure comme
applications) migrant vers le cloud computing et de plus en plus de
traitement informatique exécuté directement par des groupes
d’utilisateurs, les données vont devenir l’actif le plus important des
services informatiques et des entreprises. Données transactionnelles,
mais aussi nouveaux types de données, venant de capteurs et de
détecteurs, de textes non structurés (emails par exemple), de sources
audio et vidéo, issues aussi bien de process business que de données
utilisateurs.
Le volume de toutes ces données, le data mining nécessaire sur tous ces
formats, et la demande de réponses en temps réel, nécessiteront une
nouvelle forme d’intelligence d’entreprise, au-delà de la business
intelligence.
Pour pouvoir extraire des informations décisionnelles de ces
pétatoctets de données nouvelles ou existantes, multiformats, il faudra
une large adoption d’algorithmes de statistique variable et des
approches de traitement en parallélisme massif ; on en est encore loin
dans les offres actuelles ou prévisibles de business intelligence.
4. L’accès continuel aux gens et au contenu
La disponibilité croissante d’appareils mobiles puissants et faciles à
utiliser couplés avec du cloud computing (par exemple iPhone) va
conduire à une ubiquité de communication et d’accès a des applications
et des données, n’importe quand et n’importe où.
L’utilisation des mêmes outils va contribuer à effacer les frontières
entre l’informatique personnelle et professionnelle ou entre les
appareils de bureau et les mobiles.
La continuité de l’usage va permettre aux fournisseurs de service de
mieux tracer le profil des utilisateurs à travers l’historique de leur
navigation, le filtrage de groupe, le mining, les réseaux sociaux et le
monitoring des emplacements d’accès. Ils pourront alors délivrer une
information hautement personnalisée ; idem pour la publicité.
Pour les DSI, cela signifie un nombre croissant d’applications
utilisateurs (par exemple e-mail) qui vont échapper à leur contrôle
pour aller vers le web public, où elles seront des supports de pub
comme n’importe quelle application grand public.
D’un côté, cette externalisation libère des ressources informatiques
internes que le DSI peut affecter à des projets plus stratégiques. De
l’autre, elle nécessite de nouvelles mesures pour assurer la
confidentialité et la sécurité des données d’entreprise.
5. Le social computing
Membre à part entière de ce grand virage de la technologie vers les
personnes, le social computing a évolué, partant d’une collaboration et
d’une communication structurées pour aller vers les réseaux sociaux.
De même que le web a évolué d’un media transactionnel vers un media de
communication et maintenant vers un media social prédominant, les
premiers signes indiquent que le logiciel d’entreprise va suivre la
même voie.
Les grands vendeurs (Oracle, Microsoft,…) ont déjà introduit des
fonctions de social computing (communication unifiée, partage de
contenu, réseaux sociaux,…) dans leurs suites logicielles d’entreprise.
En même temps, les sites de réseaux sociaux destinés à l’origine au
grand public continuent d’évoluer vers des plateformes, où l’expérience
utilisateur est continuellement enrichie à travers des applications de
tierce partie, incluant les utilisateurs eux-mêmes. Des initiatives
comme Google OpenSocial portent en elles le germe de faire tomber les
barrières entre les différents réseaux sociaux et de faire d’eux la
fabrique d’identité d’internet. Ces plateformes sociales peuvent aussi
devenir les portails nouvelle génération des gens, de l’information et
des applications.
Pour beaucoup d’entreprises, le social computing peut représenter une
force majeure de disruption parce qu’il supprime les frontières
traditionnelles de la hiérarchie et de l’organisation et qu’il conduit
à une collaboration ouverte et dynamique.
6. Le contenu généré par l’utilisateur
La prolifération des réseaux sociaux et des sites d’agrégation de
contenu, combinée avec la large disponibilité des appareils multimédia
grand public (caméras, téléphones caméras appareils photos, lecteurs
mp3,…) et des logiciels associés a conduit à une explosion de contenu
généré par l’utilisateur sous la forme de vidéos, photos, blogs,
podcasts et autres tags.
Cette nouvelle source de contenu, qui continue de croître à grande
échelle est en train de transformer le rapport de l’individu avec les
médias, les loisirs et la formation.
Par exemple les vidéos de YouTube ou de Dailymotion ont déjà remplacés
dans bien des cas les manuels d’instruction pour des tâches comme
réparer un ordinateur ou un robinet qui fuit.
De manière encore plus significative et globale, le virage de la
distribution, partie des canaux traditionnels (chaînes de télévision,
lieux de formation) pour aller vers des sites d’agrégation de contenu
de type YouTube, redistribue complètement les cartes et permet
d’appliquer le modèle de la longue traîne également au marché de la
consommation de contenu.
Dans ce monde nouveau où l’expertise n’est plus un problème
d’emplacement physique, une petit groupe d’experts peut dominer un
domaine même s’ils ne sont pas appuyés sur une grande institution. Et
en même temps n’importe quel problème ésotérique , comme un assemblage
de meubles, peut trouver une réponse sur YouTube, postée par un autre
membre ésotérique d’une communauté peer to peer.
7. Industrialisation du développement logiciel
Dans le domaine du développement logiciel, les progrès ont toujours été
faits dans le sens d’une création à moindre coût et avec une meilleure
prédictabilité, notamment dans le domaine des outils et des
environnements. La plupart des IDE (Integrated Development
Environment), par exemple, ont de capacités intégrées (plutôt que
fournies par add-on) de support de grandes équipes de développement
distribué.
Des suites d’outils émergent également pour supporter le développement
des projets RIA et des applications générées par les utilisateurs comme
les mashups et les widgets.
Les méthodes de développement agile, qui sont largement utilisées par
les sites web et les entreprises online, gagnent du terrain dans les
entreprises traditionnelles.
Sur le front de l’automatisation, la modélisation de type MDD (Model
Driven Development) n’a pas encore acquis la maturité suffisante pour
gérer le cycle de vie complet du logiciel. Mais elle s’est déjà bien
implantée dans des niches comme la génération de scripts ou la
description de business process.
8. L’informatique durable (green computing)
La combinaison de l’explosion du prix de l’énergie, des régulations
gouvernementales de plus en plus strictes et de la pression
grandissante des actionnaires fait du développement durable un sujet
majeur à l’ordre du jour des conseils d’administration.
En même temps les projets écologiques donnent à l’informatique
l’occasion de jouer un rôle important. En particulier chaque fois qu’on
pourra remplacer des activités intensives en énergie par des activités
intensives en information (le silicium à la place du charbon),
l’informatique jouera un rôle important dans le développement durable
en même temps que dans l’amélioration de l’efficacité du business.
Cette substitution/transformation concerne l’informatique elle-même
(des data centers plus verts et plus performants), le transport
(réduction du nombre de voyages grâce à la collaboration électronique),
l’optimisation des business process intensifs en énergie (supply chain,
logistique, gestion des stocks, manufacturing) ainsi que l’adoption de
nouvelles technologies pour une meilleure utilisation de l’énergie
(gestion des immeubles, maintenance prédictive des flottes de véhicules
de transport).
-RIA : Rich Internet Applications, une application accessible via le
web sans nécessiter un programme client sur le PC autre que le
navigateur
-ISV Independant Software Vendor, éditeur indépendant qui propose des logiciels tournant sur différentes plateformes
-SOA Services Oriented Architecture, architecture informatique basée
sur la communication entre « services », un service étant défini comme
une unité de travail à exécuter sur la commande d’une entité de calcul
(aussi bien un humain qu’un programme). SOA définit comment une unité
de travail peut être commandé par une entité pour être exécutée par une
autre entité. Les services Web sont l’application la plus courante de
SOA mais ils ne sont pas les seuls.
-REST REpresentational State Transfer, qui permet de récupérer
de l’information d’une page web en lisant son descriptif XML dans une
autre page, un peu à la façon d’un lien RSS et plus facilement que ne
le fait SOA, qui nécessite un programme serveur (pour servir les
données) et un programme client (pour les demander)
- RSS: RDF Site Summary – RDF = Ressource Description Framework
- SOAP, Simple Object Access Protocol
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire